Dans l’univers automobile français, peu de modèles ont autant marqué l’histoire que la Renault 25. Apparue dans les années 1980, cette berline haut de gamme a incarné une ambition claire : concurrencer sans complexe les grandes marques allemandes tout en offrant un confort et une technologie avancés pour son époque. Aujourd’hui, à l’aube de 2025, la Renault 25 fait son grand retour sur le devant de la scène, captivant les passionnés et collectionneurs qui recherchent l’élégance et la robustesse d’une voiture qui a su traverser les décennies. Entre ses innovations techniques, ses choix esthétiques audacieux et son héritage culturel, la Renault 25 mérite amplement qu’on s’y attarde, notamment face à la concurrence de Peugeot, Citroën, Lancia ou encore les géants internationaux comme Toyota, Volkswagen ou Ford.
Une icône de l’ère 1980 revisitée : l’histoire et la conception innovante de la Renault 25
La Renault 25 est née d’un défi majeur : positionner la marque française sur le segment très élitiste des routières haut de gamme, un domaine jusqu’alors dominé par Audi, BMW ou Mercedes-Benz. Lancée officiellement en 1984, elle devait succéder aux Renault 20 et Renault 30, apportant non seulement des performances au niveau des rivales allemandes, mais aussi un design résolument tourné vers l’avenir.
Le design de la Renault 25 est l’œuvre du styliste Robert Opron, qui, avec la complicité de Gaston Juchet, a créé une silhouette particulièrement distinctive. Sa lunette arrière dite « bulle », courbée avec audace, donne l’illusion d’une berline à coffre classique, une caractéristique qui visait à séduire les marchés européens où la retenue envers les hayons était encore forte. Plus qu’une simple touche esthétique, cette forme contribua aussi à optimiser l’aérodynamisme avec un coefficient de traînée exceptionnel de 0,28 pour la version TS, un record à l’époque qui influença de nombreux constructeurs européens, dont Volkswagen et Audi, qui cherchaient à réduire la consommation.
Les caractéristiques techniques et motorisations de la Renault 25, un chef-d’œuvre de polyvalence
La Renault 25 est avant tout une routière polyvalente, taillée pour offrir une expérience de conduite à la fois confortable et performante. Son moteur est implanté longitudinalement en porte-à-faux avant, une configuration qui assurait une parfaite répartition du poids et une traction avant efficace. Contrairement à certaines berlines de l’époque qui optaient pour des transmissions plus complexes, la 25 fit le choix de la traction avant, mise en valeur par un châssis rigide et précis, particulièrement équilibré pour garantir une tenue de route saine, notamment face aux modèles similaires de Ford ou Volkswagen.
Son poids à vide oscillait entre 1 120 et 1 475 kilogrammes selon les versions et les équipements, une donnée respectable pour une berline de sa taille et de son niveau de finition. Les dimensions généreuses (plus de 4,6 mètres de long et un empattement de 2,72 mètres) agrémentaient le confort de ses cinq places en cabine et la modularité offerte par son hayon bicorps. Le volume du coffre pouvait atteindre jusqu’à 1 238 décimètres cubes avec les sièges arrière rabattus, un avantage compétitif comparé aux Peugeot 605 et Citroën XM, qui, malgré leur statut haut de gamme, offraient parfois moins d’espace utile.
L’évolution de la Renault 25 face à ses concurrentes, de 1984 à 1992
Le parcours commercial de la Renault 25 s’étend de 1984 à 1992, couvrant trois phases distinctes qui témoignent de son adaptation progressive au marché européen. Dès son lancement, la Renault 25 faisait figure de concurrente directe aux berlines allemandes telles que la BMW Série 5 et la Mercedes Classe E, mais aussi face aux Peugeot 605 et Citroën XM qui faisaient leur apparition à la fin des années 1980. Lancia, avec sa Thema, figurait parmi les challengers italiens, tandis que Ford et Volkswagen affinaient leurs gammes pour concurrencer efficacement dans ce segment haut de gamme.
La première phase de la Renault 25 (1984-1988) s’est caractérisée par ses innovations techniques, notamment l’introduction rare dans une voiture de série d’une synthèse vocale pour l’autoradio, ou encore la commande impulsionnelle de la vitre du conducteur. La qualité de fabrication, cependant, laissa à désirer avec des électroniques fragiles qui firent fuir une partie du marché international. En France, néanmoins, la fidélité des clients permis à la voiture de survivre et de asseoir sa réputation, illustrant une tendance nationale plus indulgente que dans les autres pays européens. La montée en puissance de Peugeot et Citroën renforçait également la concurrence.
Les Renault 25 Limousine et éditions spéciales, symboles du luxe et de la rareté
Parmi les déclinaisons les plus remarquables de la Renault 25 figure sans conteste la version Limousine, conçue par Heuliez et produite en très faible quantité entre 1985 et 1986. Allongée de près de 23 centimètres, elle visait directement un public prestigieux, notamment les fonctions officielles comme la Présidence de la République française. Pourtant, avec seulement 832 exemplaires fabriqués contre les 9 000 espérés, cet échec commercial souligne les difficultés du marché du haut de gamme français face à des concurrents établis comme Mercedes ou Audi, dont les limousines étaient déjà un symbole de pouvoir incontestable.
La limousine Renault 25 offrait plusieurs motorisations, du V6 Turbo 2,5 litres à 182 chevaux au diesel turbo 2,1 litres de 88 chevaux, avec un luxe certain dans l’habitacle équipé de banquettes arrière classiques ou de deux fauteuils indépendants électriques, efforts louables pour rivaliser en confort avec les voitures de prestige des marques allemandes et italiennes telles que Lancia.
La Renault 25 aujourd’hui : une voiture de collection au cœur du renouveau du marché vintage
À l’heure où la tech et l’électrique dominent le marché automobile, la Renault 25 connaît un regain d’intérêt certain dans l’univers des voitures de collection. En 2025, le modèle est reconnu pour son design audacieux et sa robustesse mécanique, ce qui lui permet de rivaliser avec d’autres classiques européens comme l’Audi 80 des années 1980 ou la BMW E28.
Sa bonne résistance à la corrosion et la disponibilité des pièces, surtout grâce à l’action de clubs dédiés comme le Club Renault 25 Français, facilitent aujourd’hui sa restauration et son entretien, un point essentiel pour les passionnés qui veulent préserver cet héritage. La refabrication de pièces essentielles témoigne de la vitalité de cette communauté qui œuvre au maintien de la Renault 25 sur les routes françaises et européennes.
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